La prochaine révolution industrielle

Soyons clair : prédire l’avenir, c’est un job de charlatan.

On dit généralement qu’il est impossible de prévoir les prochaines innovations sur plus de 5 ans.

Dans les faits, on n’arrive même pas à prédire la météo sur 10 jours.

Et pourtant, il m’arrive de m’essayer à l’exercice.

Un peu trop souvent, même.

Heureusement, personne ne me paie encore pour ce genre d’analyses de comptoir.

L’avenir a cela d’intéressant qu’il n’est pas encore écrit. C’est pourquoi tout le monde y va de sa petite théorie : colonisation d’exoplanètes et singularité technologique pour les plus optimistes, déclin de l’humanité dans 30 ans et fin de toute vie sur Terre pour ceux qui le sont moins.

Pour ma part, j’attends l’arrivée de la singularité technologique, de manière très déraisonnable, pour la fin de ce siècle, apportant avec elle l’essor du transhumanisme et l’entière automatisation des chaînes de production.

Certaines personnes font la distinction entre le travail subordonné, généralement tout ce qui concerne l’industrie et le commerce, et le travail libre, associé à tout ce qui a une valeur culturelle ou artistique.

Avec une chaîne de production gérée de bout en bout par l’intelligence artificielle, il ne resterait que du travail libre, ce qui est plus que souhaitable, à mon sens.

Pour fabriquer un téléphone portable, un algorithme se chargerait d’amener le produit vers chaque étape de la production. De la récupération des matériaux jusqu’à la livraison, en passant par l’assemblage, toutes les étapes seraient automatisées et ne nécessiteraient absolument aucune intervention humaine.

Mais je me suis trompé.

Enfin, disons plutôt que j’ai pris connaissance d’une solution me paraissant un peu plus vraisemblable.

Ce qui la rend plus vraisemblable, c’est qu’elle existe déjà.

Cette solution, c’est l’impression 3D.

Bien sûr, pour l’instant, il s’agit principalement d’équipements destinés aux entreprises, mais il viendra certainement un jour où le grand public en voudra.

De la même manière qu’il y a maintenant une imprimante classique dans pratiquement chaque foyer, alors que c’étaient pendant longtemps des outils réservés aux professionnels de l’édition, l’impression 3D se démocratisera très probablement dans les années à venir.

Peut-être qu’automatiser toute l’industrie est un challenge trop difficile à réaliser d’ici la fin du siècle, mais on peut d’ores et déjà disposer d’une petite usine autonome dans nos maisons, que l’on peut faire travailler comme bon nous semble.

Et si l’imprimante 3D la plus connue est celle qui extrude des filaments de plastique chaud, certaines pâtisseries ont déjà fait l’acquisition d’imprimantes à gâteaux, et il sera très bientôt possible de produire des circuits imprimés chez-soi.

On commence également à voir apparaître des imprimantes 3D de chantier capables d’imprimer des maisons.

Peut-être même que votre dentiste imprime lui-même les prothèses en céramique qu’il pose à ses patients.

Alors d’ici à ce que l’on remplace nos applications de livraison de plats par une imprimante à pizza, et les boutiques d’électronique par des imprimantes à PCB, il n’y a qu’un pas.

Remarquez, l’imprimante n’a pas tué le marché du livre, loin de là.

Mais l’imprimante 3D nous donne l’opportunité de fabriquer nous-même des milliards d’objets inventés par la communauté.

Car si l’imprimante 3D est une invention géniale, elle ne vaudrait probablement pas grand-chose sans les immenses communautés open-source et open-hardware qui contribuent chaque jour à créer de nouveaux objets imprimables.

Justement, on parlait juste avant de travail libre, vous vous en souvenez ?

Grâce à ce genre de mouvements, absolument tout peut devenir du travail libre. Même dans une société avec une industrie automatisée de bout en bout, un ouvrier n’est pas au chômage technique pour autant.

Ce sont ces mêmes mouvements qui nous permettent d’entrevoir un futur où il sera possible d’imprimer un micro-ordinateur chez soit, comme un Raspberry Pi, par exemple (même si à l’heure actuelle, le processeur utilisé est encore propriétaire).

Bien sûr, il reste peu probable que l’on se mette à fermer toutes les usines de la planète, même après avoir mis une imprimante 3D qui ferait absolument tout chez monsieur Tout-le-monde.

Mais si, comme certains aiment le penser, le pouvoir réside dans la possession de moyens de production, alors équiper tout le monde d’un moyen de production ne doit pas être une mauvaise idée.

Si l’impression 3D et l’open-hardware vous intéressent, je vous conseil le livre Makers : La nouvelle révolution industrielle, qui traite de ces sujets, et plus généralement du mouvement Makers : https://amzn.to/2ULzv7Y

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