La face cachée de Minecraft

Markus Persson n’est pas un entrepreneur.

C’est assez ironique pour un développeur indépendant devenu milliardaire après avoir créé le jeu le plus vendu au monde, mais il le dit lui-même : « Je ne suis pas un entrepreneur, je ne suis pas un PDG. Je suis un programmeur qui aime partager son opinion sur Twitter. »

C’est en 2009, sous le pseudonyme Notch, qu’il a montré pour la première fois des images de son nouveau prototype, Cave Game, renommé en Minecraft un peu plus tard, qui deviendrait en quelques mois un succès planétaire, supporté par toute une communauté.

Seulement, la communauté a rapidement grandi, bien plus rapidement que Notch pouvait le supporter, et dans son expansion, elle s’était dotée de quelques fauteurs de troubles.

C’est à bout, écrasé par la pression de sa récente célébrité, qu’il publiera le tweet qui transformera son jeu : « Est-ce que quelqu’un pourrait racheter mes parts dans Mojang pour que je puisse aller de l’avant dans ma vie ? Récolter de la haine alors que j’essaye de faire ce qu’il faut, c’est pas mon truc. »

Même si cette publication avait été pensée comme une sorte de plaisanterie, Markus ne tarda pas à recevoir des propositions de rachat très sérieuses.

C’est finalement à Microsoft, qui lui proposait 2.5 Md $ pour racheter l’ensemble de Mojang, son studio de développement de jeux vidéo, qu’il décida de vendre.

Depuis 2014, Minecraft appartient donc à Microsoft et Notch est enfin libéré de l’emprise que le jeu et sa communauté avaient sur sa vie.

Pas mal de chemin a été parcouru depuis.

D’ailleurs, il y a non plus un seul, mais bien deux Minecraft.

Nous avons d’une part le Minecraft originel, renommé depuis en Minecraft: Java Edition, et d’autre part la version Bedrock, version réécrite du jeu phénomène, sortie initialement en 2015, et s’intitulant maintenant Minecraft.

Bien sûr, il y a bien plus derrière tout cela qu’une simple inversion des noms.

Il y a, bien évidemment, une volonté marketing, puisqu’à terme, Microsoft a bien sûr l’intention de remplacer la vieille Java Edition par la version Bedrock.

Contrairement à la Java Edition, la version Bedrock peut être facilement portée sur d’autres plateformes comme les mobiles et les consoles, ce qui lui donne un avantage considérable sur sa grande sœur.

Mais il y a plus que ça.

Ce qui a toujours fait la force de Minecraft, c’est la liberté qu’il offre.

Tout comme les Lego permettent de matérialiser sa créativité dans le monde réel, Minecraft vous permet de donner vie à vos créations dans un univers incroyablement permissif.

Ça, Microsoft l’a bien compris.

Ainsi, Microsoft a créé la Minecraft Marketplace, une plateforme permettant aux joueurs de vendre leurs créations, que ça soit des skins, des terrains de jeu, ou encore des mini-jeux complets.

Avec ceci, Microsoft marche directement sur les plates-bandes de Roblox, le principal concurrent de Minecraft, se différenciant du jeu cubique jusqu’alors grâce à sa micro-économie permettant à ses joueurs de vendre des jeux dans le jeu.

L’esprit de la communauté de Minecraft ayant toujours été axe sur le partage, ce genre d’initiative peut paraître insignifiant, mais Roblox propose bel et bien un modèle économique viable.

Des créateurs de mini-jeux ont déjà gagné plusieurs millions de dollars grâce à la marketplace de Roblox, comme Alex Balfanz, par exemple.

Si pour l’instant, Minecraft: Java Edition est toujours supporté, avec des mises à jour annuelles, certainement à cause de tous les joueurs et influenceurs qui sont encore dessus, et également pour soutenir toute l’économie parallèle qui s’est construite autour du jeu, il semble clair qu’elle n’en a plus pour très longtemps.

Mais c’est justement cette économie parallèle que Microsoft cherche à récupérer grâce à la version Bedrock.

Bien sûr, seul le temps pourra nous dire si la version Java sera un jour complétement abandonnée, mais Minecraft est bien parti dans sa lancée pour continuer à dominer le marché.

Si l’article vous a plu, n’hésitez pas à le partager sur les réseaux sociaux !

Abonnez-vous à la newsletter pour ne rien manquer !




Partagez cet article :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *